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Un lieu de mémoire. Celle de tous les « indésirables » que l’état français a mis à l’écart dans ce camp : réfugiés de la guerre d’Espagne, juifs et étrangers « ennemis de la France » à la veille de la 2ème guerre mondiale, puis victimes des rafles regroupées dans ce « Drancy du sud » avant d’être déportées, puis des prisonniers de guerre, puis les harkis réfugiés d’Algérie, jusqu’aux étrangers en rétention administrative. De 1939 à 2007 une succession de missions peu glorieuses pour les institutions de l’état, gérées dans l’indigence de moyens. A ne pas oublier; c’est le mérite de celles et ceux qui ont voulu que ce lieu voie la création d’un musée. Un magnifique bâtiment dont l’austérité et la sobriété respecte totalement la gravité du lieu et le paysage désolé de cette plaine inculte. Le musée retrace le parcours des victimes, et aussi l’héroisme de celles et ceux, membres d’ONG notamment, qui les ont assistées face aux conditions inhumaines de leur détention, et parfois aidées à trouver d’autres lieux d’asile et de reconstruction. De très nombreuses photos, des témoignages, une mise en lien avec les réfugiés des conflits actuels, des expressions artistiques vibrantes (voir en particulier l’album issu de la résidence du photographe Michael Kenna); et un audio guide pour accompagner la visite à l’intérieur, et à l’extérieur dans les allées rectilignes du camp au milieu des bâtisses effondrées. Un podcast en libre accès qu’on peut réécouter a posteriori tant il est riche. Un lieu remarquable, quoique grave et pesant. Un peu difficile à trouver, à moins de posséder un GPS bien à jour. C’est la France aussi, quoique pas « douce », une histoire indispensable à transmettre. Photos PFL, 2025 |
Mémorial du Camp de Rivesaltes (66)



